Témoignage
Chère Madame Voûte,
Je vous ai eue comme professeur en première licence pour le cours d’iconographie, un cours obligatoire en histoire de l’art. Je me souviens des premières impressions ressenties en vous écoutant… Vous étiez partie dans vos explications, le regard droit devant vous… Rien ne semblait vous arrêter… Vous nous parliez d’art, de souvenirs, de vos expériences sur le terrain… Le cours était riche en digressions ! Ce qui n’était pas toujours facile à suivre.
Plus l’année avançait, plus j’ai compris votre manière de fonctionner. Le cours prenait sens, les liens se faisaient… Votre cours nous demandait pas mal de prérequis et c’était challengeant.
Finalement, en deuxième licence, j’ai suivi avec vous les cours d’art byzantin, d’art paléochrétien et d’art de l’islam… La révélation ! Je buvais vos paroles ! Quel plaisir de partager avec vous votre enthousiasme, de comprendre les liens entre toutes ces cultures… Vous étiez en joie devant nous et cette joie, je l’ai aussi ressentie.
J’ai donc choisi de faire mon mémoire avec vous : « La représentation de Jérusalem dans la peinture des Primitifs flamands ». Vaste sujet ! Avec votre enthousiasme, il était difficile de canaliser les idées ! Je suis partie dans tous les sens… Je sortais de votre bureau avec des livres en allemand, en espagnol, en italien… Moi qui ne parle que le français et l’anglais. J’étais parfois sincèrement découragée face à la complexité du thème. Vous m’avez accompagnée à chaque chapitre, me relisant, me corrigeant… Chemin faisant, avec votre aide, le sujet est devenu plus clair et mon mémoire a été rendu dans les temps.
Je retiens de vous votre bienveillance… Avec votre grande intelligence et votre culture, vous ne preniez jamais les élèves de haut. Les examens oraux étaient des discussions et un moment de partage. J’ai adoré échanger avec vous. Vous m’avez donné la passion de l’art, du Moyen Âge. Je parle toujours de cette période avec autant de plaisir à mes élèves. Merci d’avoir cru en moi, de m’avoir encouragée et épaulée dans mes études.
J’ai encore eu le plaisir de vous croiser avec Catherine et Nicolas, lors de visites au musée ou lors de nos concerts avec les Tintas. Vous preniez toujours de mes nouvelles et j’en étais touchée.
Je suis triste de ne pas pouvoir vous rendre un dernier hommage ce samedi. J’espère de tout cœur que là où vous êtes, c’est aussi coloré que les plus belles mosaïques d’Orient.
Catherine
Catherine Detiffe- 25/04/2025