Très chère sœur,

Le temps est venu de te dire au revoir et de se souvenir de ce que nous avons vécu de bon avec toi. Ton arrivée dans la vie t’a probablement marquée de manière indélébile : période de guerre, de souffrance, de séparation, de peur, de manque…Très vite, pour survivre, tu t’es construit un grand rêve ; tu me l’as souvent partagé…Ayant traversé la guerre, rien ne pouvait être pire…Le pire étant passé, il n’y avait que du beau à venir.
Tu voulais bien te sacrifier, donner le maximum pourvu qu’on ait le bonheur de se trouver rassemblés joyeux, heureux, prenant du temps ensemble dans un accueil de l’autre sans souci ni tracas.
Dans notre monde où tout évolue, tout va si vite, tu as été déçue, découragée : c’était vraiment trop dur. Le rêve était irréalisable… Même s’il y avait des répits, cela était insuffisant.
Chère Astrid, pour tout cet amour au fond de ton cœur je veux te dire merci. Et pardonne-moi si je n’ai pas répondu à tes attentes.
Je t’aimais pourtant et te l’ai rappelé avec fermeté il y a une semaine encore. Mais tu n’en pouvais plus. Pardonne mes limites, mes choix.
Je veux néanmoins te remercier pour les bons moments passés ensemble dans ta belle maison où tu apportais le plus grand soin pour nous gâter. Merci ! Nous nous souviendrons : ce sont des moments d’éternité.
Aujourd’hui nous te confions à Dieu notre Père, entourée de tes parents, ta marraine et de ceux qui t’ont précédée.
Comme la petite Thérèse, de là-haut continue à faire du bien sur la terre ; nous en aurons besoin.
Que le Seigneur t’accueille dans Sa tendresse et dans Sa paix.

Ta sœur Danielle

Danielle Syne- 25/06/2010