Nous nous sommes quittés mercredi, vers 7h, et j'étais bien loin de savoir que la prochaine fois que je te reverrai, je ne pourrais plus te voir, te parler.
Ce cercueil, qu'on voudrait secouer pour te réveiller... on réalise que c'est trop tard, on ne profite pas assez de la présence de ceux qui nous entourent… la société actuelle et sa profitabilité nous font courir, nous font oublier notre grande fragilité. Déjà un autre soldat industriel a repris ton rôle, la vie économique continue, il faut du bénéfice ! Tu as dénoncé tant de fois tout ce système, avec cet humour qui t’a rendu unique, qui faisait que tu étais attendu et apprécié par tous.
Ton courage, ton acharnement à progresser, ta conscience professionnelle, j’étais régulièrement inquiet car je ne te voyais pas lors de la relève de la pause : à l’heure ou beaucoup partaient, tu revenais avec tes outils débordants de partout, maugréant car le temps avait passé trop vite.
J’espère que maintenant, tu vas pouvoir trouver la sérénité dans un nouvel univers là-haut qui t’épargnera ; mais je suis sûr que d’où que ce soit, tu continueras à veiller sur tes fils.
Nous avons eu la chance de te côtoyer, ton départ laisse un grand vide
Au revoir Carlo

Michel

Michel Higny- 09/12/2006

Trouver les mots en pareille circonstance paraît bien difficile tant le caractère précipité de son départ nous a tous pris au dépourvu. Le destin a ainsi arbitrairement décidé de le rappeler bien trop prématurément vers la terre de ses ancêtres, poussant l’injustice jusqu’à programmer cette pénible échéance le jour même de la saint Nicolas. Cette injustice qui ne fait que trop partager notre quotidien, et qu’il a tant de fois dénoncé, toujours avec cette force caractérisant toute la bonté de l’homme qu’il était.
Conscients de la peine que vous ressentez et devant laquelle nous nous inclinons, impuissants face à ce vide désormais impossible à combler, nous éprouvons la tristesse d’avoir perdu, pour certains peut-être un simple collègue, pour d’autres et sans doute beaucoup d’autres, un ami, un véritable ami.
Tant de souvenirs resteront pour toujours gravés dans nos mémoires, souvenirs de tous ces instants, bons et moins bons car le monde du travail est ainsi fait, que nous avons partagé ensemble durant toutes ces années.
Nous sommes donc contraints de devoir nous résoudre à accepter l’inéluctable, le cœur lourd et chargé d’émotion car il faisait partie de ceux dont on apprécie la compagnie. Sa gentillesse et son honnêteté devraient, pour nous tous, faire figure de modèle et nous garderons de lui le souvenir d’un homme exemplaire, courageux et dévoué.
Nous vous présentons nos sincères condoléances.

André & Philippe Humblet- 08/12/2006