*** BOUCLIER D'OR ***
(récité le 14/11/2009 à Moulin du Ruy)

Elle est pour toi cette oraison, shaman du pays des dragons
né du Soleil et d'une mortelle, tombé jadis du Premier Ciel

Toi qui n'cherchais pas l'aventure, tu fus gâté par la Nature
d'être le demi dieu d'Alba, bardé d'éclairs au bout des doigts
gardien du savoir et des lois, pilier d’une Écosse sans roi
Non ce n'est pas une sinécure... d'incarner . . . le grand Tanabur !

Tu peux rire de tes scénaristes, qui en traçant, ta destinée
ont omis la simplicité: Ils n'ont pas su suivre ta piste!

Toi Tanabur qui n'est plus là
Ris bien de nous dans l'au-delà
Taule-toi jusqu'au fond du ciel
avec le Soleil.

Elle est à toi cette louange, à toi l'ami un rien étrange
qui m'abritas d'une sombre horde, un soir qu'il pleuvait des cordes!
J'arrivais à travers la brousse, avec des ennemis à mes trousses,
Grand chevalier trempé de frousse, armé de mon épée de mousse.

Sous mes panaches de grand d'Écosse, tu as r'connu, un pauvre gosse
D'abord tu m'as ouvert ton feu, puis tu as transcandé mes jeux!
Lorsqu'arriva le grand dieu noir, je tremblais derrière ma claymore.
Tu l'arrêtas, Bouclier d'or, en lui proposant ton pétard!

Elle est à toi cette gorgée, toi qui savais les déguster
qu'il rayonne, pleuve ou vente, ou qu'une guerre traverse ta tente
Aucune Écosse ne valait tes danses, emmène-nous loin dans tes transes.
Pas de rites ni de décoctions, sans partager nos chaudrons.
Dans nos urgences, ta patience, dans nos absences, ta conscience
Tu distillais la Raison au plus taulé des poch'trons !

Bramer de midi à minuit, et continuer jusqu'aux aurores
c’était là un de tes trésors. Il n'y a qu'un mot : philosophie!

Toi Tanabur qui n'est plus là
Ris bien de nous dans l'au-delà
Taule-toi jusqu'au fond du ciel
avec le Soleil.

Elle est pour toi cette comptine, pour toi cette petite salle orpheline
fils, ami, voisin de Christian, pour toi Dédette, pour toi son clan,
et pour toi le petit-enfant du prochain printemps.

Souviens-toi l’enjoueur de sorts, qui chantonnait sans remords.
Garde-lui une place dans ton jardin, sous le pommier des lutins.

Plante cette grain’, dans ton cœur, il en sortira des fleurs
qui parsèmeront ce si court chemin qui lie Avalon et Moulin.
Et si t’es paumé dans les brumes, sans GPS et sans ton guide,
réservoir sec et à court de thunes... rigoles-en avec ton druide :
Toi Tanabur qui n'est plus là
Ris bien de nous dans l'au-delà
Taule-toi jusqu'au fond du ciel
avec le Soleil.

Olivier le Bussy- 30/11/2009