Notre père est né en 27, dix ans plus tard, le nazisme explosait en Allemagne avant de déborder sur l'Europe et, après la perte de son frère Amand, parti pour ne jamais revenir dont il ne lui restait qu'une photo jaunie par le temps, il a dû se débrouiller pour aider sa famille d'adoption en allant de fermes en fermes à vélo par tous les temps quémander un peu de nourriture. Son caractère combattif et positif s'est sans doute formé dès cette époque et peut-être avant suite à son abandon par sa mère. Tous les anciens savent et ressentent encore quel temps difficiles c'était et, nous qui n'y avons pas assisté, en avons lu le récit sur vos visages marqués par le temps et les épreuves, comme celui de notre père.
Il y aurait encore beaucoup à dire sur une vie de quatre vingt neuf ans bien remplie, elle est inscrite dans la mémoire de chacun de nous désormais et, comme je refuse d'être nihiliste et ne saurait l'être en ce jour douloureux de son enterrement, j'aime à citer cette phrase en espérant qu'elle trouvera échos en vous également : "Il a quitté ceux qu'il aime pour rejoindre ceux qu'il aimait". Alain Fryns frère de Joëlle Fryns et d'André Fryns

Alain Fryns- 19/10/2016